Bonjour,
Voici en "quelques" :) lignes le récit de mon expérience.
Suite à un problème aortique décelé il y a environ 7 ans et à évolution lente, j'ai subi le 5 juin 2022, à 59 ans, une opération à cause ouvert : remplacement de la valve aortique par une valve biologique. J'étais asymptomatique et jusqu'à l'opération, mes tests d'effort étaient bons ( course sur tapis). J'ai continué à pratiquer une activité physique régulière depuis la découverte de mon "problème" : j'ai renoncé aux compétitions ( corridas et petits trails), pour lesquelles de toutes façons je n'avais plus de certificat médical, mais ai continué à courir en endurance jusqu'à l'été dernier en respectant les restrictions préconisées par mon cardio, continué mes déplacements à vélo plutôt qu'en voiture, à marcher et à pratiquer de la natation ( rythme très raisonnable, avec contrôle cardio, brasse, crawl et dos crawlé, 2 à 3 x /semaine , 1 heure en moyenne et ceci jusqu'à la veille de l'opération). Pareil mais différemment :)
Je suis arrivé ( étrangement mais volontairement) serein à l'hôpital pour l'opération, pour moi, pour ma famille et pour l'équipe médical : se stresser et stresser tout le monde n'aurait été nullement bénéfique ( peut être la pratique de la méditation m'a -t-elle aidé...). J'avais même hâte que ce soit fait. J'avais d'ailleurs appelé moi-même l'hôpital pour dire que j'étais prêt pour l'opération trois jours après que mon cardio m'ait dit qu'il fallait commencer à y réfléchir pour les semaines ou mois suivants et que la décision finale m'appartenait...
L'opération en elle-même s'est plutôt bien passée. Toutefois un problème de rythme cardiaque apparu dans les 5 jours qui ont suivi a justifié la pose d'un pacemaker, ce qui n'était pas prévu. Nouvelle (très) dure à encaisser avec un saut dans l'inconnu/ ce mystérieux boîtier qui, j'en étais sûr , allait me pourrir la vie...
Je passe sur les jours à l'hôpital, si ce n'est pour saluer le personnel hospitalier qui, à tous les niveaux , a été formidable et d'un réconfort précieux.
Notons d'ailleurs que bizarrement le plus difficile a sans aucun doute été la chaleur caniculaire et des douleurs dorsale dues entre autre à la qualité de la literie !...Je me suis toutefois efforcé de garder un bon appétit, de bouger mes membres quotidiennement dans la limite du possible et surtout, surtout de garder moral , sourire et sens de l'humour , malgré quelques moments certes difficiles (et des quintes de toux pénibles)
11 jours après mon entrée au CHU je suis (enfin !) rentré chez moi. Seul , en taxi, ma compagne travaillant ( avant, le matin, je me suis levé -pour la première fois- et ai fait à pied, sans problème, le tour du service avec une infirmière, condition pour que je puisse sortir).
Le lendemain , tentative pour me rendre à la pharmacie ( obligé, besoin de médicaments et ma compagne absente toute la journée) située à quelques centaines de mètres (rue en pente ascendante !) , compliqué, et retour en voiture après appel téléphonique à une soeur.
Le troisième jour petite promenade ( tour du quartier) d'une vingtaine de mn, idem l'après midi, puis les jours suivants, en augmentant progressivement la distance à partir de la deuxième semaine, à un rythme tranquille, en m'asseyant sur le trajet si besoin.
Appel au CHU pour envisager une réadaptation en centre (clinique près de chez moi). Rv généraliste (avant séances kiné / dos), cardio ( écho , tout va bien , mis à part une légère fuite qui ne semble pas importante). Rv pris pour bilan avec centre de réadaptation mais premières séances décalées ( de même que rv avec chirurgien) pour cause... de test PCR positif !...( deuxième covid malgré deux vaccins ).
Première séance de réadaptation le 22 juillet, après un bilan et test d'effort initial avec cardio du centre.Je m'y rends à vélo (VAE que j'avais pris la précaution d'acheter juste avant l'opération). Bonne équipe, personnel et patients très sympas, bonne ambiance joyeuse (moyenne d'âge supérieure au mien , j'appréhendais un peu, mais patients sympas, motivés et actifs).
On m'avait conseillé de faire ces séances. C'est vrai que c'est important, pour "réveiller" le corps mais surtout aussi pour reprendre confiance en soi et oser des mouvements, progressivement, tout en étant sérieusement suivi et encadré. Aucune douleur (juste gêne du pacemaker).
Exercices de renforcement musculaire en petit groupe (environ 45 mn) puis après une bonne pause, vélo , remplacé ensuite par marche sur tapis, puis depuis hier ( après feu vert du cardio du centre bien entendu) course sur tapis (quel plaisir de retrouver les sensations !) en fractionné pour aménager temps de repos et récupération. (le personnel note tout à chaque séance dans le dossier de chaque patient : type d'exercice, paramètres, résultats prise tension, cardio,etc...)
Parallèlement, je continue à marcher tous les jours ( avant hier 10 km en forêt avec ma compagne et mes chiens), à me déplacer presque uniquement à vélo ( VAE , et cette semaine vélo musculaire). pas encore de piscine bien sûr , et ma pratique sera très réduite par le pacemaker ( je suivrai les consignes du rythmologue) certains mouvements étant "interdits" ( dos crawlé, mouvements crawl) et à fréquence moindre mais bon...
Rien à prouver ni à se prouver. Juste faire ce qui est possible, sans forcer ni se surestimer, et en étant au début accompagné.
Je n'ai plus aucune douleur .Juste encore parfois la gêne du pacemaker, qui s'atténue et s'atténuera encore en principe. J'ai appris à l'accepter. Pas de fatigue particulière ( mais je garde des moments de repos et de calme : lecture, musique...), j'ai retrouvé ma tonicité, mange bien ( ai repris les kg perdus), passe de bonnes nuits ( sur le dos), ai repris une vie sociale ( amis, sorties) et amoureuse :), pars en vacances dans quelques jours.
Pourquoi avoir écrit ce message ?...Parce qu'à l'annonce d'un tel problème cardiaque , le monde semble s'écrouler, les pires scénarios se dessinent ( y compris peut-être pour l'entourage :) , l'opération peut faire peur (symboliquement, techniquement), les suites aussi...Bien sûr il y a des risques, maîtrisés je pense. Il y en a aussi à se lancer à 130 sur des autoroutes surchargées durant la période estivale et pourtant cela ne nous empêche pas de partir en vacances tous les ans ! :) .
Chaque cas demeure particulier, en fonction du diagnostique, de l'état de santé initial du patient, etc...mais la constante est que nous sommes entre les mains de professionnels qui à tous les niveaux savent ce qu'ils disent et font, se concertent, et que le mieux, pour tout le monde, est d'être confiant et de rester optimiste.
Ecouter et suivre les conseils de ces pros, être aussi à l'écoute de son corps, ne pas se surestimer mais ne pas non plus se croire " fichu". Au contraire rester positif et confiant sur l'évolution , accepter les choses non pas comme une simple fatalité mais comme des incidents de parcours non irrémédiables, et surtout ne pas penser à ce qu'on ne pourra plus faire, mais ce qu'on a la chance de pouvoir encore ( ou "à nouveau", même si" différemment") faire .
Voilà , ceci pour rassurer et encourager celles et ceux , inquiets, qui tomberont sur ces mots peut-être par hasard :))