Bonjour à toutes et tous,
Je signale l'excellent article qui vient de paraître dans Cardiologie pratique, concernant la conduite automobile après la pose d'un défibrillateur cardiaque en prévention secondaire. La réglementation française à changé en 2022. C'est plutôt rassurant, mais ne pas oublier de prévenir son assureur police d'assurance automobile.
La législation française :
La législation française est régie par un arrêté du 28 mars paru au Journal Officiel le 3 avril 2022 qui abroge l’arrêté du 21 décembre 2005 modifié fixant la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée(1). Ce texte concerne aussi bien les candidats que les titulaires du permis de conduire, et prend en compte des innovations récentes telles que
le gilet défibrillateur.
Le tableau ci-dessous reprend les éléments dédiés à la conduite chez les porteurs d’un DAI, précis sur les délais à respecter en prévention secondaire et/ou après un traitement approprié.
• Pour la conduite privée (permis A1, A2, A, B, B1 et BE), les restrictions ne sont que temporaires, de 3 mois en cas de DAI en prévention secondaire, et 4 semaines en prévention primaire.
Un flou existe après récidive de TV/FV mais la conduite automobile semble pouvoir être autorisée « si l’avis médical spécialisé » estime que « le risque de lipothymie ou de syncope est considéré comme négligeable ». L’incompatibilité peut être temporaire ou définitive dans le cas contraire. Après remplacement de boîtier, il n’y a pas de restriction particulière.• Pour le groupe lourd, l’implantation d’un DAI est incompatible avec la conduite pour les permis C (poids lourd), D (transport en commun) et E (certains véhicules avec remorque).
Il est utile de rappeler que la présence d’un DAI ne constitue par une cause d’exemption du port de la ceinture de sécurité.
Les recommandations européennes
Les recommandations spécifiques à la conduite automobile chez les patients avec un DAI datent de 2009 et
préconisaient déjà une interdiction de 3 mois en prévention secondaire de même qu’après un traitement approprié, notamment en cas de symptômes (syncope ou lipothymie)(9). Les recommandations de 2018 sur les syncopes sont plus permissives avec un délai de restriction qui peut être raccourci à un mois(10). L’incidence des traitements appropriés du DAI et des syncopes rythmiques semble actuellement plus faible comparée aux cohortes historiques d’il y a 15- 20 ans. Le délai règlementaire d’interdiction de conduite de 3 mois chez les porteurs d’un DAI en prévention secondaire semble justifié au vu des données récentes de la littérature.
Texte complet du Dr Claude KOUAKAM de l'Institut Coeur-Poumon à Lille (un grand merci à ce praticien de s'être penché sur cette question) : voir Cardiologie Pratique : https;//www.cardiologie-pratique.com/
Bonne lecture et très bonnes fêtes de fin d'année,
Jean-Claude SALLES
Modifié 3 fois. Dernière modification le 26/12/24 22:13 par Jean Claude SALLES.