Bonjour Pierre,
Avant tout, je vous suggère de lire les posts que j'ai mis sur le forum quant à la pratique générale de sport. Chaque cas de patient lui est propre, c'est le généraliste et le cardiologue rythmologue qui suivent le patient qui donnent un avis général, et peuvent être amenés à conclure que tel sport est à proscrire. Ensuite, pour ce qui s'agit de préserver le fonctionnement du DMIA (pacemaker, défibrillateur, etc.) la connaissance des particularités s'impose : le patient est-il pleinement dépendant ou non de son stimulateur, quel dispositif médical est implanté (modèle, mode d'alimentation, programmation et réglages, capteurs existants : activés ou non, comme capteur accélérométrique de type piezzo-électrique par exemple, et des caractéristiques et performances figurant dans le rapport du fabricant du pacemaker remis à la HAS-Afssaps (document initial très complet remis pour la décision d’autorisation du remboursement du modèle, par l'assurance maladie). Ensuite il faut se pencher sur les spécificités des risques potentiels inhérents à la pratique du sport objet de l'interrogation (risque de choc sur le boîtier du pacemaker, écrasement du boîtier exposé à une forte pression comme en plongée sous marine, sollicitations du câblage et des sondes, influence sur la qualité de la détection du rythme cardiaque du fait de la présence de certains modèles de capteur activé.)
D'ailleurs ce sujet est traité dans mon livre référent dédié à la sécurité des porteurs de DMIA, les conclusions d'une étude médicale conduite par d’éminents cardiologues stimulistes "Pacemakers et sports extrêmes", (dans laquelle on peut inclure le parachutisme), y figurent :
Extraits : "Ces considérations ne signifient pas bien entendu dans notre esprit que la voltige et la plongée soient à autoriser largement aux patients appareillés : la délivrance d'une licence sportive est à considérer selon bien d'autres éléments tels que le type de cardiopathie sous-jacente, la dépendance ou non vis à vis du stimulateur et le modèle et mode de programmation du boîtier".
"Pour des patients sans cardiopathie (ou sans séquelle) autre qu'un BAV appareillé, les quartzs piézo-électriques doivent être proscrits (ou tout au moins le capteur déconnecté) en plongée que ce soit en scaphandre autonome ou en plongée libre, et les accéléromètres en voltige aérienne".
Je me permet d’ajouter que pour parfaire une réponse crédible d’aptitude, il faut aussi :
1°) prendre en considération le type de parachutisme pratiqué : les paramètres extrêmes rencontrés tant sous voilure que ce que l'avion porteur fait subir, dont en cas de situation d’urgence (descente rapide par exemple) !).
2°) Rapprocher les critères sécuritaires imposés par la norme européenne EN 45502-2-1 (pour les pacemakers) et –2 pour les défibrillateurs, avec les caractéristiques des contraintes susceptibles d’être rencontrées lors de la pratique d’un sport déterminé.
Ce que naturellement le corps médical n’a guère le temps de faire, tant c’est fastidieux !
Enfin, certains fabricants des dispositifs médicaux répondent par écrit aux interrogations pertinentes des patients ; mais une réponse orale d’un ingénieur biomédical interrogé n’est pas un document signé…
Le sujet n'est pas simple, et bien malin celui qui est capable de fournir un avis d'aptitude sans considérer tous les facteurs d'influence, correctement listés.
Désolé de faire une réponse si longue encore cette fois, mais la complexité du sujet est bien réelle. Je vous suggère de me contacter par message privé.
Salutations cordiales,
Jean Claude SALLES