Bonjour à tous,
L'absence de risque dans l'habitacle des véhicules électriques ou à proximité du câble de recharge, pour les personnes portant un DMIA (pacemaker ou défibrillateur cardiaque) a fait l'objet d'une étude observationnelle qui a porté sur 4 modèles de véhicules électriques, résumé indexé dans NCBI-Medline en 2019. Depuis des médias écrivent qu'il n'y a pas de risque, mais comme pour beaucoup d'études médicales, les conclusions ne peuvent pas être généralisées. Dans le cas présent il y a des véhicules et bornes de recharge bien plus puissants pour lesquels il y a lieu d'être encore réservé. J'ai donc mis à jour le § paragraphe de mon livre dédié à la sécurité des porteurs de DMIA, extrait du fascicule 2 :
"Recommandations
Aucune pour les seuls modèles des voitures prises en considération dans cette étude.
Mais pour des véhicules de plus grande puissance, dans l’attente d’autre étude observationnelle, tout trouble du rythme cardiaque inhabituel qui surviendrait à l’intérieur de véhicule, devrait donner lieu à investigation : une consultation chez un cardiologue ryhtmologue. Mais au moment du trouble, on peut décider d’arrêter le moteur ou de quitter le véhicule pour s’assurer que le trouble disparaît ou non.
Cas d’emploi de super chargeur :
Garder une distance de sécurité d’au moins 40 cm (arbitraire en l'absence de mesure de l'intensité du champ magnétique) par rapport au câble lors de la charge d’une puissance de 120 kW en courant continu (véhicule Tesla, dont la charge se fait directement sur la batterie sans passer par le chargeur embarqué du véhicule).
Explications
L’induction magnétique autour et à proximité du câble relié à une borne de type super chargeur, est élevée (mais de quelle valeur ?) : garder quelques 40 cm d’éloignement par rapport au lieu d’implantation du DMIA semble justifiable.
De plus, en 2020, il peut être encore dit que cette technologie n’a pas encore atteint sa maturité (la Tesla Model X a une puissance phénoménale de 585 kW), et si en Europe les points de charge commencent à répondre aux exigences de la réglementation européenne [**], il ne peut être écarté que les progrès de puissance et de temps de charge réduit ne donnent pas naissance à des bornes de recharge plus puissantes.
C’est déjà le cas pour la marque Tesla avec son réseau de bornes de recharge ultra-rapide (« superchargeurs Tesla V3 ») de troisième génération, qui permettent de recharger son Model X très rapidement : limitée à 120 kW, la puissance de charge du Model X a été portée à 200 kW depuis 2019.
On a aussi noté 350 kW pour la Porsche Taycan.
Des puissances élevées sont délivrées sur les réseaux de recharge comme Ionity, Fastned et les « superchargeurs Tesla V3 ».
L’étiquette d’informations techniques des nouvelles bornes Ionity mentionne la capacité de délivrer une tension entre 200 et 920 volts à une intensité maximale de 500 ampères !
De par ces évolutions, on retiendra que la seule étude médicale rapportée ici, bien que publiée en 2019, a été réalisée au cours des années 2014 et 2015 : donc elle ne répond pas aux interrogations que l’on est en droit de se poser pour ces nouvelles voitures électriques et leurs bornes de recharge, de plus grandes puissances.
Que nous réserve l’avenir proche et lointain ?
- La recharge par induction magnétique :
un champ électromagnétique, circule entre les pôles émetteurs (la borne) et récepteurs (la batterie). Le véhicule est placée au dessus d’une plaque à induction implantée dans le sol : la marque BMW propose d'ores et déjà cette technologie pour son modèle 530e.
- Vers la route à induction :
La voie de roulage intégrera une succession de bornes à induction : tout au long du trajet la batterie des véhicules électriques se rechargera.
Aux USA la société Qualcomm, dont Renault est partenaire, a commencé à tester cette technologie depuis 2017 (puissance 20 kW, ce qui permet à un véhicule de circuler jusqu’à 100 km/h.
Mais le progrès avance à grands pas : grâce à la mise au point d’un nouveau type de bobines électromagnétiques en carbure de silicium, le laboratoire US « Oak Ridge national laboratory » a réussi à faire fonctionner un dispositif de recharge par induction d'une puissance de 120 kW. Des puissances jusqu'à 400 kW sont espérées possibles, permettant une recharge de véhicule en 15 minutes.
Quels que soient les nouveaux modèles et types de technologie de recharge de la batterie des véhicules de transport, il faudra toujours s’assurer qu’il a été vérifié qu’il n’y a pas d’interférence agissante sur le fonctionnement des DMIA de leur conducteur ou passager, quels que soit le domaine d’application du DMIA : domaine de l’électrophysiologie en cardiologie, ou autre. Les instances internationales devront imposer ces mesures préalables à la mise en service de ces véhicules électriques, mais en date de début 2020, ça restait à être instaurer."
Lien vers le résumé de l'étude :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31744037
Bonne lecture,
Salutations cordiales
Jean Claude SALLES
Modifié 2 fois. Dernière modification le 25/01/20 20:48 par Jean Claude SALLES.