Bonjour,
J'ai un texte susceptible de vous intéresser. Auteur d'un livre dédié à la sécurité des porteurs de DMIA (principalement stimulateur et défibrillateur cardiaque) je vous livre l'extrait que j'ai rédigé dans le tome 5, à partir de la littérature médicale consultée et exploitée autant que j'ai pu réussir à le faire (il s'agit d'un travail de documentaliste et d'analyse critique, par un ancien spécialiste avionique, porteur de pacemaker depuis plus de 20 ans, toutefois sans connaissance médicale).
Paragraphe 1.1 du tome 5 :
5/1.1 Des médicaments, peuvent-ils avoir une influence sur l’efficacité de la stimulation cardiaque programmée ?
Oui, mais ils sont très peu nombreux et il s’agit de médicaments peu prescrits.
Hors les cas de rares allergies comme pour bien des médicaments, certains produits qui sont loin d'être parmi les médicaments courants, peuvent avoir des effets plus ou moins néfastes compte tenu de la pathologie cardiaque du patient et parfois de son traitement médical en cours.
L'incompatibilité peut résulter principalement de l'entraînement de la modification du seuil de stimulation.
Son augmentation est source d'inconfort ou de danger du fait de l'absence de la stimulation cardiaque artificielle alors qu'elle est nécessaire.
Sa diminution engendrerait au contraire la stimulation sans besoin, avec les risques qui y sont inhérents (le moindre des inconvénients étant une consommation inutile de la pile).
Les médicaments qui diminuent le seuil de stimulation :
L’éphédrine, les glucocorticoïdes, l’isoprénaline.
Les médicaments qui peuvent augmenter le seuil de stimulation :
L’amiodarone, la quinidine, le propranolol, les spironolactones, le vérapamil.
Les médicaments qui augmentent le seuil de stimulation avec certitude :
Les antiarythmiques de classe IC (flécaïnide, propafénone).
Les variations métaboliques qui peuvent entraîner des variations des signaux naturels utilisés pour le seuil de détection à partir duquel le stimulateur déclenche les impulsions de stimulation :
Quelques modifications du métabolisme, occasionnées principalement par certaines maladies ou leurs évolutions, comme le déséquilibre du diabète, peuvent créer les mêmes problèmes : entraîner des altérations des signaux du c½ur utilisés pour déclencher ou non la stimulation cardiaque adéquate.
L’hyperkaliémie, l’hypoxie (diminution d’oxygène dans les tissus), l’hypercapnie, l’hyperglycémie (excès de taux de glucose dans le sang), l'acidose (acidité excessive dans le sang) ou l'alcalose (alcalinité excessive du sang) métabolique [1], augmente le seuil.
Les médicaments qui ont été énumérés ne sont pas présents dans les médicaments courants, qui eux, n'ont pas d'influence sur le seuil de stimulation.
Que faut-il retenir [1] ?
Dans le cas de perturbation du métabolisme, il est indispensable de prévenir sans délai son cardiologue rythmologue.
La raison est simple : il est seul compétent pour juger, après examen, s'il y a lieu de modifier la programmation du stimulateur, pour la durée d'un état de santé dégradé ou la durée d'un traitement médical.
Souvent, seule la surveillance médicale rapprochée permet : de connaître le retour à l'état de santé antérieur, de reprendre l'ancienne reprogrammation adaptée au régime de croisière (si elle a du être modifiée), de préserver au mieux la consommation de l'énergie de la pile.
Dans de tels cas, une étroite collaboration entre le médecin généraliste et le cardiologue rythmologue du patient, doit être pratique courante.
[1] réf. "Pratique de la stimulation cardiaque" de P.RITTER et W. FISCHER.
Salutations cordiales,
Jean Claude SALLES